Projet de construction "d'écoles du bonheur" ou "da ti Mandango Mbeti ti BOMEGO"

Publié le par Pascal BIDA KOYAGBELE

Projet de construction "d'écoles du bonheur" ou "da ti Mandango Mbeti ti BOMEGO"

Il est question par ce projet de créer et construire une nouvelle école nous permettant de faire face aux enjeux et à la tragédie du moment, pour le bonheur de nos enfants. Ce projet que j’ai défini sera réalisé avec le concours de l’association des paysans de Centrafrique (APC). Ce projet tient aussi compte de mon expérience dans la réalisation de ce type auparavant et de ses limites.

D’autre part avant de vous présenter le projet, je pose la problématique fondamentale de la société centrafricaine : l’éducation.

Mandéla disait à juste titre « que l’éducation est l’arme du développement la plus redoutable ».

Dans un prochain propos je présenterai ma vision de l’éducation.

Contexte

Un des fondements de la crise en Centrafrique n’est autre que le problème d’éducation des enfants et des adultes. Seules 22 % des filles ont accès au système éducatif en Centrafrique contre 44 % des garçons étudiant dans des conditions indescriptible dans des école de fortune pour ne pas dire des cabanes où ils se retrouvent souvent à raison de cent élèves par classe, affamé à l’heure du déjeuner, dans un pays qui compte 65% de moins de 15 ans.

65% des adultes ne savent ni lire ni écrire, n’ayant pas eu accès à un système éducatif en état de déliquescence totale, du fait que l’état ne prétait aucun intéret à l’éducation. Ce déficit éducatif a eu des répercussions sur le plan politique, économique et social.

Sur le plan politique

Sur le plan politique l’analphabétisme conjugué au faible taux de scolarisation, sans compter un programme éducatif inadapté aux besoins des enjeux du moment a eu un impact dévastateur sur l’évolution de la situation politique en Centrafrique.

En effet l’école de Centrafrique ne cultive pas le sens Civique et l’amour pour ce grand et beau pays en magnifiant sa beauté, la grandeur de son histoire et de son peuple, la splendeur de sa nature qui se décline par sa luxuriante faune et flore, par le courage et la grandeur de ces femmes et de ces hommes qui a travers l’histoire s’illustrèrent brillamment pour défendre sa liberté, sa dignité et son bonheur. L’école devrait amener les enfants de Centrafrique à comprendre ce que représente leur pays dans ce monde en un seul mot : un paradis.

Face à la tragédie et aux enjeux du moment l’école réconciliera nos enfants avec eux même et avec l’histoire. Toutes ethnies, toutes religions, toutes populations d’Afrique confondues apprendront à vivre ensemble et bâtir une Afrique unie, libre, digne, puissante et prospère. Cette école offrira à nos enfants la vocation de réaliser ce grand rêve africain qui anime notre peuple depuis la période de la grande Nubie et de l’Egypte antique : le panafricanisme. Car Narmer fut le premier pharaon d’Egypte à conceptualiser, réaliser l’unité d’une partie de l’Afrique en unissant la haute et la basse Egypte.

Cette nouvelle école transformera nos enfants, révèlera leur génie créateur, formera une nouvelle race de patriote africain, animée de rève de grandeur pour l’Afrique, de paix, d’harmonie entre les peuples d’Afrique et du monde. Cette nouvelle génération de patriotes, d’hommes politiques, apprendra à servir et à se sacrifier pour l’Afrique et ses valeurs, à servir la révolution ti Bomengo ou la révolution du bonheur.

Sur le plan économique

Sur le plan économique cette situation génère un déficit de compétence, de main d’œuvre qualifiée pour faire face aux enjeux économiques du moment. D’autre part nos économistes, financiers et banquiers ont été pour beaucoup formés dans des cadres de formations néocoloniaux, où on leur apprend à gérer une économie, une banque et une monnaie de singe, selon les critères définis par la France au profit de ses intérêts. L’ITB (institut de techniques bancaires) et d’autres instituts de ce type en France sont dédiés à former nos cadres à la gestion néocoloniale de l’économie, de la banque et de la monnaie.

Ors la Banque n’est autre que le cœur de l’économie et la monnaie le sang de l’économie et joue un rôle tout aussi vital dans l’économie que dans le corps humain. Aujourd’hui la banque qui est sensé financer l’économie, collecter, sécuriser, rémunérer l’épargne, donner des crédits afin de libérer le génie créateur et permettre aux acteurs de se réaliser, de créer des emplois, de la richesse, payer des impôts, cette banque ne joue pas son rôle, au nom de pseudos ratios prudentielles, où de pseudos raisons laissant entendre que l’Afrique n’est pas mure, n’est pas prête n’est pas assez dynamique pour se réaliser économiquement.

C’est ce qu’apprennent nos techniciens dans leurs écoles, instituts et universités de France et de Navarre.

Nous n’avons pas beaucoup de cadres formés dans les grandes écoles de commerce à l’étranger, mais le drame et surtout que nous n’avons pas d’école de commerce en mesure d’initier nos génies créateurs, en chefs d’entreprises dynamiques, ambitieux, prêts à aller conquérir les marchés du monde, rompu aux techniques modernes de management et de gestion des enjeux économiques du moment et du demain.

Le plus grand marché du monde

L’Afrique sera le plus grand marché du monde dans 25 ans, le plus dynamique et le plus créatif potentiellement. Il nous faut donc révéler ce potentiel par l’éducation, par une nouvelle qui préparera nos enfants à faire face à ces enjeux.

Nous sommes cœur des enjeux.

La Centrafrique est au cœur de l’Afrique et de ces enjeux, nous occupons donc une position géostratégique, géoéconomique centrale, avec des atouts inestimables.

Les véritables atouts.

Premier atout l’homme, le béafricain, mon peuple que je connais, dont j’ai découvert le génie et la grandeur. Mon expérience de chef d’entreprise m’a amené à découvrir des ressources humaines inestimables. J’ai découvert un creuset de génie dans ce pays et dans la sous-région, surtout dans le nord du Congo RDC. Ce que je n’ai jamais vu ailleurs de part mon expérience de chef d’entreprise en Europe (France, Belgique, Angleterre) et en Afrique (Sénégal, Cameroun, Bénin, Congo B, Congo RDC).

Le véritable atout: la femme

Mais le véritable atout humain que nous avons, sont nos mères, nos femmes, nos filles, qui font preuve d’une intelligence et d’un dynamisme hors pair, arrivant dans un environnement hostile à leur épanouissement à contrôler 75% de l’activité économique. Voilà le véritable atout de la RCA et de l’Afrique qui représente plus de 50% de la population.

Sur le plan social

Les limites du système éducatif ont affecté le tissu social, voir détruit le résidu de valeurs de principes, traditionnels permettant de préserver un semblant de cohésion et d’épanouissement social. Les valeurs de respect de soi, des autres, de la vie humaine, pour ne pas dire du Zoukez, de respect des ainés, de respect de la femme, d’égalité entre l’homme et la femme sur la base de nos valeurs, des questions liés au planning familial, à la sexualité, à l’hygiène de vie des principes de tolérance, d’hospitalité vis-à-vis de l’étranger, de vivre ensemble, des sentiments d’amour pour l’Afrique et son pays tendent à disparaitre, car l’école ne joue plus son rôle à savoir cultiver cela en nos enfants.

Aujourd’hui le programme éducatif est dépourvu de toutes ces notions mais surtout de moyens, au point où se sont les parents d’élève dépourvu de toutes notions élémentaires de pédagogies, ne maitrisant pas les enjeux de l’éducation qui se font payer par d’autres parents d’élèves pour alphabétiser nos enfants du mieux qu’ils peuvent. C’est le phénomène des maitres parents qui essayent de pallier à destruction du système éducatif. En RCA il y a dans le corps enseignant 70% de maitres parents qui n’ont aucune notion des enjeux de l’éducation.

« Da ti mandango mbeti ti Bomengo » ou « l’école du bonheur »

C’est en cela que je développe le projet « Da ti mandango mbeti ti Bomengo » ou « l’école du bonheur » de création et de construction d’écoles plus adaptées à notre environnement, s’inspirant de notre architecture traditionnelle, utilisant des matériaux locaux, cette écoles se veut avant tout écologique. Grace à son toit de paille elle abritera nos enfants dans un climat de fraicheur maintenu par la paille, alors que les toits de tôles maintenaient une chaleur suffocante dans nos salles de classes.

-Cette école offrira 6 salles de classe de 30 places pour 16 filles et 14 garçons en tenant compte du poids démographique. Ces salles serviront aussi de cadre pour l’alphabétisation des adultes le soir.

-Un bureau pour le directeur, une salle pour les professeurs, une salle à manger pour les enfants avec une télévision solaire marchant à 12V, pour permettre aux enfants, aux enseignants et aux membres du village de s’informer.

- Une salle d’informatique de trois ordinateurs portables, permettra aux enseignants et aux enfants de se familiariser avec cet outil et de s’ouvrir au monde.

-Cette école sera électrifiée grâce à des panneaux solaires pour permettre aux enfants de venir réviser le soir, mais aussi d’alphabétiser les adultes plus particulièrement les femmes après une journée de dur labeur, champêtre et domestique.

- Des toilettes alimentées en eau par une pompe à eau solaire, permettront aux enfants d’être initiés aux notions élémentaires d’hygiène (se laver les mains avec du savon etc.).

- Un potager et un petit espace d’élevage qui permettra aux enfants de rester lier à la terre mais aussi de pourvoir l’école en vivre pour offrir le déjeuner à nos enfants.

- Un kit scolaire composé de 4 cahiers, de 3 bics, de livres, sera offert chaque année à chaque enfant, soit 180 kits par école.

- Les enseignants professionnels seront pris en charge jusqu’à l’avènement de la révolution.

- Des cours d’éducation civique en collaboration avec le ministère de l’éducation seront donnés à nos enfants dans ces écoles, afin de le transmettre les valeurs fondamentales.

Nous comptons construire dix écoles pilotes « da ti mandango mbeti tibomengo », qui seront vulgarisés par la « révolution ti Bomengo ». Il est prévu de construire une école à Bouca, à Bennzambé, à Boguila, à Bayanga, à Sosso nakombo, à Begoua, à Ouaoua, à Carnot, Bania et Niem.

Projet de construction "d'écoles du bonheur" ou "da ti Mandango Mbeti ti BOMEGO"
Projet de construction "d'écoles du bonheur" ou "da ti Mandango Mbeti ti BOMEGO"

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