République Centrafricaine: Une femme violée chaque minute par les rebelles de la séléka (

C’est avec une voix tremblante que Pascal Koyagbele Bida décrit la situation en Rca depuis que le pays est passé sous pavillon de la rébellion. Ce mercredi particulièrement ensoleillé du 10 avril 2013, c’est à peine qu’il arrive à articuler les mots. Adossé sur un fauteuil dans un hôtel huppé de la capitale économique, il baisse d’abord la tête. Puis, la relève doucement. Les doigts sont entrecroisés. Après un léger temps mort, il commence enfin son récit. «C’est grave ! La Rca vit un drame humanitaire sans précédent», souffle-t-il. «Les rebelles de la Séléka multiplient des viols sur toute l’étendue du territoire. Depuis la fin mars 2013, une femme est violée en Rca chaque minute. Dans la majorité des cas, ces viols se passent devant leur mari et les enfants », enchaîne Pascal Koyagbele Bida. En dehors des viols, les rebelles excellent dans les destructions et les pillages tout azimuts. «Ils (les rebelles : Ndlr) ont tout saccagé dans le pays. Ce sont les écoles qui sont leur principale cible, ensuite les églises et enfin les édifices publics. Ils ont d’ailleurs installé leurs QG dans les églises », narre l’homme d’affaires. «Quand ils constatent qu’ils n’ont plus de provisions, ils envoient leurs hommes dans les villages. Ces derniers ravissent toutes leurs provisions et pillent toutes leurs ressources et tuent tous ceux qui lèvent la tête », ajoute-t-il, abattu.Ce Yakoma du Sud, fils d’un ancien ministre des Finances de l’époque Kolingba, dit avoir vu sa raffinerie d’huile de palme de Mobaye entièrement démontée le 1er mars 2013, et ses plantations de palmiers brûlées.