Le businessman

Publié le par Pascal BIDA KOYAGBELE

Le businessman

Le businessman

Après avoir fini ses études il se lance dans les affaires. Il décide de se rendre à Anvers pour monter sa structure d'import export de voitures et camions. En moins de trois mois il constitue le capital de sa société de télécommunication HORUSCOM.NET. En décembre 1998, qui va s’investir dans la production de produits de télécommunication ethniques en Belgique et en France.

Il lance ainsi des plates-formes de télécommunication ethniques, intégrant des cybers appelés vulgairement « taxiphone ». ll implante une vingtaine de taxiphone en Europe et produit 4 types de cartes ethniques, les célèbres cartes HORUS, ISIS, OSIRIS, KEMET. Il fait fortune achète un immeuble à Tours où il a passé son Bac et y implante une succursale de sa structure.

La vive concurrence dans le domaine ainsi que la pression fiscale, l’amène à revendre sa boite, et s’investir dans la production et la distribution de viennoiseries à travers un réseau de 4 unités de vente dans le métro Londonien, succès garanti.

Nostalgique face au racisme ambiant qui prévaut en France, il veut rentrer chez lui où il se sent plus utile.

Le retour en Afrique

Rêvant de rentrer en Afrique, il prépare son retour, est pris par le mal du pays , le mal de l’Afrique ,il tient absolument à rentrer. Il revend sa boite pour une coquette somme à un jeune kenyan, achète la licence KFC pour toute la Belgique et avec le reste de l’Argent prépare son retour en Afrique, Où il s’investit dans la production de vecteurs de communication et la fabrication de bougies au Congo.

Le retour au pays natal

Il est rentré suite à l’appel lancé par Bozize en 2005 demandant aux opposant de rentrer mais surtout face à l’insistance du professeur Abel Goumba, qui l’assure de sa protection car mal vu du régime en place pour son passé d’activiste. Malgré, tout Papy Bozize l’arrête deux fois le suspectant de fomenter un coup d’état, et par la suite Bozize père s’engage à la demande de Goumba et d’une amie du père Koyagbele, madame ElianGunkofé, à ne pas déranger Bida Koyagbele.

Goumba lui demanda d'être discret et d’attendre son heure, et d’en profiter pour se construire et s’ imprégner des réalités du terrain tout en construisant son réseau local et en se donnant les moyens de ses Ambitions .

De la communication en passant par l’énergie solaire et l’agro-industrie.

Il relance ses activités dans la communication qui’ s’avère être un marché limité pour cet ambitieux. En 2008, il se lance dans l’énergie solaire et finit par rafler tous les gros marchés de la place dont celui de l’église catholique qui est un marché de 1 million d’euros.

l’agro-industriel

S’inspirant de la citation de Sankara, qui laissait entendre : qu’il fallait que l’Afrique produise ce qu’elle consommait et devait consommer ce qu’elle produit ,il se lance dans l’agro-industrie afin de transformer un produit agricole que l’on trouve en abondance dans la région à savoir l’huile de palme en savon et en huile de table pour répondre à une demande locale importante car jusque-là ces étaient importés du Cameroun de Malaisie et d’ Indonésie .

Aux moyens limités, tout le monde le prenait pour un fou. Car jusque- là aucun Centrafricain n’avait monté d’industrie en tant que telle, encore moins un jeune de 35 ans. Toutes les banques locales de la place lui rient au nez, et finit à force de persévérance à financer 30% du projet et négocier avec ses fournisseurs et des banques chinoises des facilités, lui permettant en 2010 de monter son usine, une raffinerie d’huile de palme et une savonnerie à 37 ans.

L’exploit est apprécié par toute la nation, mais surtout par la jeunesse avec laquelle il communique, en lui laissant entendre que tout est possible, que tout est à leur portée, car comme il leur laissait entendre par humilité, qu' ils étaient plus brillants et créatifs que lui. Les autorités exploitent cela pour justifier le regain de confiance et la relance économique centrafricaine. Son huile et son savon se vendent comme des petits pains, l’usine tourne à plein régime.

Les projets en cours

Il décide à partir de là d’augmenter sa capacité de production la faisant passer de 15T/J à 150T /jour,afin de passer d'un chiffre d'affaire de 40 000 USD/jour à 400 000USD/jour, en l’implantant cette fois- ci à 600 km de Bangui sur un domaine de 25 000 ha où il compte planter 15 000 ha de palmiers à huile dont 5 000 reviendraient aux paysans de la région. De même, il offre 5% de son capital aux paysans de la région qu’il organise en coopérative.

Ce qui est une première en RCA, que l’on offre des parts de capital de société à des paysans, mais surtout qu’un acteur privé développe l’agriculture villageoise. Son usine relevant du concept des nouvelles industries vertes étaient alimentées en énergie grâce à la biomasse (déchets biologiques), il comptait offrir l’énergie à tous les villages environnants. Mais la cerise sur le gâteau était d’offrir les soins et les médicaments gratuits à tous les paysans de la région, le tout financé par l’usine, à l’instar de la société sucrière à Ngakobo dont il s’est inspiré du modèle social.

Sur le même site, il comptait implanter une ferme un abattoir, 1 000 ha de tomateraie et une unité de production de tomates concentrée. Il achète 2 000 ha à Pawa pour produire de l’oignon tout en projetant d’y installer une unité de production de jus de mangue.

A 10 km de la capitale, avec des amis européens, il était en train d'installer une unité de production d'eau et de jus de fruits à partir de la source Liliane. Les travaux de tous ces projets étaient bien avancés à l’arrivée de la seleka.

Il projetait en 2013 de se lancer dans la production de canne à sucre à Bossangoa, et de fabrication d’alcool pharmaceutique et d’alcool de bouche avec les déchets de la production de sucre. Une convention avait été signée avec la SOGESCA déjà pour transformer les déchets à savoir la mélasse en alcool.

Des projets plein les tiroirs, toujours en Jean, chemise et basket de ville , cet opérateur africain des temps modernes toujours sur le terrain télephonesatélitaire et talkie walkie à l’oreille, ce dernier tenait à planter ses palmiers lui-même, prêtant ainsi main forte aux paysans. Souvent accompagné de ses deux fils pendant les vacances qu’il obligeait à participer aux travaux champêtres pour leur transmettre à son tour l’amour de la terre, l’amour de leur pays.

Publié dans PROFILE

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